Digitalisation et éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire : Un passage obligatoire ?

Mise en ligne: 7 janvier 2021

Il n’y a plus lieu d’en douter, la digitalisation est bien présente dans nos sociétés, et encore plus en contexte de crise sanitaire. Cependant, il est difficile pour les ONG de s’y adonner complètement car, en plus des question d’ordres politique ou éthique, quelques interrogations subsistent pour le secteur :
Comment lutter contre les pouvoirs de multinationales et en même temps accepter une digitalisation poussée par certaines d’entre elles ?
Comment rester critiques tout en adoptant le digital qui peut avoir parfois tendance à pousser à l’uniformisation ?
Comment exploiter les nouveaux médias sociaux ? Quelles sont les ouvertures et perspectives ?

Chafik Allal : Commençons par une question générale : quelle est ta vision de la place du numérique et du digital au niveau de l’Education à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECMS) ?

Mara Coppens : Je pars simplement du constat que le digital est présent depuis des années dans notre vie quotidienne de citoyens et citoyennes. Ce phénomène s’est d’ailleurs vu accéléré ces dernières années. Évidemment, il y aura toujours des personnes réfractaires aux smartphones, à internet et aux ordinateurs. Si nous parlons de la Belgique par exemple, selon moi, ce refus est à attribuer à un groupe de personnes partageant une même conviction d’ordre plutôt philosophique, et non à une classe sociale ou à tel ou tel groupe géographique régional ou national.

Stratégiquement, un des publics prioritaires de l’ECMS est celui des jeunes, qui utilisent énormément ces outils digitaux. Pour communiquer avec eux, il nous faut utiliser leur langage. Dès lors, nous arriverons à les ouvrir à de nouvelles perspectives et aux nouvelles approches présentes dans le secteur.

Un de mes postulats de départ est que le digital nous permet un contact, certes virtuel, mais un contact quand même, avec des gens du monde entier. Cette opportunité nous offre un potentiel important de rencontres et d’échanges, même si ça ne remplacera jamais de véritables échanges présentiels. Selon moi, ces outils digitaux permettent pas mal d’interactions, et la possibilité de co- construction. Ils nous ouvrent d’autres voies pédagogiques que les outils classiques, pas forcément meilleures mais différentes, qui peuvent compléter l’offre pédagogique existante.

Dans l’ECMS, l’axe audiovisuel n’est pas négligeable : la TV reste majoritairement l’apanage de personnes âgées. Les médias sociaux permettent d’autres façons de s’informer, d’être sensibilisés ou conscientisés, plus et sur mesure. Il faut donc s’ouvrir et s’intéresser à ces modes d’appropriation de l’audiovisuel. Ils peuvent nous permettre de toucher davantage ces publics.

Ma réflexion englobe l’apprentissage par les jeux vidéos. Par le biais de leur potentiel ludique, nous pouvons aborder pédagogiquement les thématiques qui nous intéressent. Enfin, le champ de la réalité virtuelle devrait être exploré, même si techniquement il n’est pas encore suffisamment au point pour être partagé à grande échelle.

Examinons par exemple le jeu « Enterre- moi mon amour » [1]. On le joue sur smartphone. Le personnage principal du jeu est une jeune fille qui quitte l’Irak pour l’Europe. Le joueur, qui peut être toi ou moi, a le rôle de son copain. Face aux difficultés qu’elle rencontre dans son parcours d’exil, elle le contacte parfois pour avoir un conseil. Il reçoit régulièrement des messages ; alors que, à certains moments, il n’en reçoit plus pendant quelques jours, ce qui peut entraîner parfois une véritable prise de conscience et une inquiétude quand on se prend au jeu. Elle l’interroge sur les différentes possibilités qui se présentent à elle pendant son voyage et son parcours.

Dans certains scénarios, il arrive que la fille meurt, alors que dans d’autres elle ne meurt pas, mais doit faire face à des difficultés. Une centaine de scénarios sont possibles pour le personnage principal en fonction des choix posés. Je pense que ce jeu peut être exploité de manière intéressante pour aborder et sensibiliser les publics aux problématiques liées à l’exil par exemple.

D’autre part, malheureusement, la crise du Covid abonde également dans ce sens : elle renforce la nécessité de réfléchir à l’utilisation de stratégies digitales au sein des institutions, en ce compris les ONG. Je vais prendre un exemple pour illustrer mon propos : il y a quelques temps, une jeune collègue, faisant partie de la génération connectée, a étudié les communications de plusieurs ONG sur les réseaux sociaux. Son étude a permis de se rendre compte que pas mal d’ONG ne maîtrisent pas forcément les codes de ces canaux de communication : beaucoup d’ONG publient le même genre de textes sur les réseaux sociaux que sur leur publication papier. Certaines font simplement du « copier-coller », alors que la mise en forme des messages pour les réseaux sociaux est le B-A-Ba d’une stratégie digitale.

Le digital permet davantage l’interactivité que d’autres médias. Il s’agit d’exploiter ce potentiel. Je pense notamment aux nouvelles applications que les jeunes s’approprient très facilement. Je n’ai pas encore d’idée précise en la matière, mais il me semble que des ONG devraient à leur tour s’approprier ces nouvelles applications. Leurs équipes devraient inclure des personnes à l’aise avec ces médias.

Dans le cadre de l’adoption d’une stratégie digitale, les ONG devraient aussi envisager l’établissement d’alliances avec des influenceurs, il s’agit en effet d’une stratégie à haut potentiel. Citons pour exemple la campagne de mobilisation contre la « loi travail » en France. Dans cette campagne, des influenceurs avaient été mobilisés par des associations des mouvements sociaux et ont, à leur tour, largement mobilisé leurs publics. Ce phénomène avait fortement renforcé la mobilisation. Reste à réfléchir comment faire pour qu’ils s’adressent à leur manière à leurs publics, tout en présentant des points de vue qui restent intéressants et défendables pour l’ECMS.

Enfin, nous devons nous poser la question de la cohérence avec nos valeurs, à qui profite tout ça ? Quelles sont les grandes entreprises qui sous- tendent cette stratégie ? A quel point l’utilisation du digital est-elle cohérente avec ce que nous défendons, tout en sachant que son utilisation renforce le pouvoir de multinationales ? Quant à la question de l’éducation aux médias, elle aussi doit être abordée (par ceux qui s’en préoccupent). Comment renforcer le décodage de tout ça ?

Penses-tu que nous soyons obligés de suivre le mouvement ? Ne serait- ce pas plus judicieux d’établir un dialogue avec le contexte ? Dit autrement : sommes-nous obligés de réaliser des clips de deux minutes, parce que c’est le format plébiscité par les jeunes, ou bien devons-nous continuer à défendre autre chose ?

Philosophiquement, ça ne m’embête pas du tout de réaliser un clip de 2 minutes, pour ensuite évoluer vers des documents audiovisuels de 15 ou 30 minutes, ou vers une rencontre en présentiel, ou vers un engagement, ou autre chose encore. Un des enjeux de l’ECMS et une de ses difficultés réside dans la connaissance de son public pour trouver des points d’accroche. Ceci ne signifie pas qu’il ne faut lui donner que ce dont il a envie, encore s’arrêter à ce qu’il veut. Par contre, c’est un passage obligé pour établir le dialogue.

Ces 2 minutes sont le symptôme de quelque chose de très énervant : il s’agit des stratégies de communication telles qu’elles sont utilisées sur Youtube, par exemple. Pour pouvoir regarder les documents audiovisuels qui nous intéressent, on nous oblige à regarder pendant 5 secondes quelque chose d’autre. Les stratèges savent qu’ils doivent attirer notre attention sur un document de 5 minutes. Ils ne peuvent pas nous obliger à patienter pendant 5 minutes, mais ils essaient de nous accrocher dès les 5 premières secondes. Personnellement, j’aurais préféré que, par analogie, ces « 5 » secondes servent à attirer les publics vers l’ECMS. Bien évidemment, mon propos est métaphorique. Je ne vois pas ni d’inconvénient ni de contradictions à réaliser des clips courts pour attirer le public à autre chose, comme suivre des formations même longues, regarder un documentaire long, ou encore s’engager.

Je crois que la technique ne va pas nous laisser le choix : les formats proposés sont liés à des modèles culturels. Est-ce que notre réflexion correspondrait à des modèles culturels en lutte ? Et si un jour on s’arrêtait au format des 2 minutes ?

Est-ce qu’en résistant au digital on changera le cours des choses ? Ce champ de bataille correspond-il à l’ECMS ?

Si tout un secteur défend cette réflexion, nous pouvons attirer des gens en plus, non ?

Est-ce que c’est ça l’ECMS ? Par exemple, est-ce que la question des formats des médias, ne devrait-elle pas faire partie des préoccupations d’autres secteurs, tels que ceux qui, par exemple, pratiquent l’éducation aux médias.

Certainement, mais la question ne se situe-elle pas en termes de choix de société que nous souhaitons construire ? Est-ce que ce n’est pas aussi le rôle de l’ECMS de tenter de répondre à cette question ?

Oui, mais nous devons d’abord arriver à contacter les publics et les sensibiliser.

Devons-nous à tout prix utiliser ce type de techniques pour rentrer en contact avec les publics ?

Pour moi il s’agit d’une donnée : quels sont les médias utilisés par les jeunes et les moins jeunes ? Si nous voulons arriver à discuter des modèles de société, nous devons d’abord toucher les publics. Mon propos n’est pas de convertir toutes les pratiques de l’ECMS à l’usage du digital, mais nous devons aller chercher les publics la où ils se trouvent, y compris pour essayer de les amener ailleurs.

C’est donc un pragmatisme de communication que tu défends ?

Oui, pour arriver à toucher les publics et les attirer à autre chose. Je vais tenter de dresser un parallèle avec l’audiovisuel et les projets financés dans ce secteur. Nous avons financé le film Sideline. Il s’intéresse à la situation des migrants qui veulent attirer l’attention des clubs sportifs pour devenir footballeurs professionnels. Ensuite, ils sont parfois ou souvent exploités par ces mêmes clubs. Personnellement, je ne suis absolument pas fan de foot, et je suis choquée tant par les sommes d’argent considérables brassées dans le monde du foot, que par l’intérêt démesuré du public pour ce sport. Certains me diraient « il ne faut pas rajouter de l’eau au moulin, et on ne va pas encore parler de foot. »

Nous avons opté pour un autre cheminement de pensée et avons fait un autre pari : celui de croire que de nouveaux publics s’intéresseront à l’ECMS via ce film. Notre pari a bien fonctionné je pense : ce film été projeté à de nombreuses reprises, il a rempli des salles, notamment avec des fans du Club de Bruges. Il a suscité de nombreux débats ; de nombreux fans de ce club ont témoigné, discuté, parlé de leurs expériences. Je ne suis pas persuadée que si nous avions commencé par vouloir leur parler de l’empowerment des femmes au Maroc, ça leur aurait parlé immédiatement. En visionnant ce film, ils ont éprouvé des émotions qui touchent à du vécu. ils étaient prêts à débattre et étaient réceptifs à d’autres thématiques comme ils se sont ouverts à aborder les drames humains qui se cachent derrière des parties de foot. L’enjeu est bel et bien celui de l’ECMS et ne s’en éloigne absolument pas.

Tu n’es donc pas partisane des formations à l’ECMS en ligne ?

Je ne suis certes pas la plus calée en nouvelles technologies et dans les outils digitaux. Je préfère passer une partie de mon temps loin des écrans, surtout depuis qu’on télétravaille autant.

Je crois que la conversion en digital de tout ce que nous faisons déjà n’est pas notre avenir et n’a pas d’avenir. Je pense plutôt qu’il faut créer autre chose, plutôt que de faire la conversion en numérique de ce qui existe déjà. J’aurais tendance à dire qu’il faut aller vers autre chose. Je pense même que c’est cela la force du jeu « Enterre-moi mon amour » dont j’ai parlé toute à l’heure. Il est tout en finesse et dans la nuance de la création. Il n’est pas possible d’imaginer ce jeu en jeu de plateau ou autrement.

Selon moi, il ne faut donc pas forcément penser en termes de traduction en digital ; quoique .... je me suis déjà demandé ce que deviendrait, par exemple, le jeu de la Ficelle joué en réseau et en international avec des vraies personnes (en virtuel, via internet) au lieu d’utiliser des cartes qui décrivent des profils.

C’est une voie possible dont on ne sait pas ce que ça donnerait. Cependant, en règle générale, je pense qu’il faut aller vers autre chose et créer ou inventer.

Tu n’as pas peur que les communicants prennent alors la place des éducateurs ?

Le défi de voir travailler ensemble éducateurs et communicants existe déjà, je le constate notamment dans le domaine de l’audiovisuel. Quand nous traitons avec des producteurs et des professionnels des maisons de production, nous avons affaire à des professionnels de la communication ; leurs réalisations ont des impacts émotionnels, à partir de leurs choix esthétiques, de mise en scène artistique dix fois plus puissantes et de meilleure qualité que les réalisations des ONG. Cependant, ils ne maîtrisent pas autant les sujets que les ONG : souvent, leurs réalisations manquent de nuances, de mise en contexte et on y est souvent confronté à des stéréotypes, des simplismes. D’autre part, du côté des productions réalisées par des ONG, le message est présent, mais la forme peut parfois laisser songeur et interrogatif. Bien sûr, on peut se dire qu’il faut accompagner le film auprès des jeunes ou des publics concernés, mais on ne peut pas dire que le film fera son chemin hors accompagnement pédagogique.

C’est compliqué d’imaginer qu’il puisse toucher le public directement. Le défi pour nous est de rassembler les deux expertises. C’est d’ailleurs pour ces raisons que l’accompagnement pédagogique des films et le fait de réaliser des outils pédagogiques est devenu obligatoire pour les maisons de production que nous finançons. Même si ces recommandations peuvent embêter les maisons de production, nous leur conseillons de s’associer aux ONG pour aboutir à une réflexion pédagogique.

Par exemple, la DGD a financé la série « Bloed, Zweet & Luxeproblemen » ou des fils de BV [2] allaient voir où et dans quelles conditions leurs produits de luxe étaient fabriqués et manufacturés. Nous leur avons conseillé, avec insistance de rencontrer des ONG, notamment Oxfam, pour obtenir des données alimentant la mise en contexte, à propos de la production de vêtements au Bangladesh, ou de l’or au Ghana. Ils ne l’ont pas fait et le résultat était dramatique.

Idéalement, les alliances ne devraient pas seulement se faire au niveau des outils pédagogiques, mais en amont et tant au niveau des approches « traditionnelles » de l’ECMS que pour celles en digital.

Il est intéressant d’analyser cette dialectique forme-fonds au niveau des aspects pédagogiques, tout en conservant les objectifs et la dimension politico-pédagogique de l’ECMS.

Oui, je vois deux aspects. Premièrement, il faut examiner les possibilités d’explorer de nouveaux potentiels, d’inventer, de créer et surtout de ne pas traduire ou convertir. Deuxièmement, il faut utiliser cela comme accroche, pour ouvrir à d’autres aspects, notamment à ce qui se fait déjà dans le milieu de l’ECMS et qui est de bonne qualité. Je ne vais jamais promouvoir une campagne destinée à convaincre les gens à acheter un smartphone ou à créer un compte sur Facebook pour les toucher via des campagnes d’ECMS. Par contre, je prends acte que ça peut passer par ces interstices et que nous pouvons les utiliser pour toucher ces publics. Nous pourrons ainsi utiliser ces techniques avec d’autres objectifs que ceux pour lesquels ils ont été créés.

Comment s’assurer de ne pas se faire bouffer par la technique (le modèle du « tout-technique ») ? Par exemple, une grosse ONG peut avoir 2 personnes à temps plein pour la gestion de la communication sur des réseaux sociaux, alors que de petites ONG auront du mal à suivre.

Le défi est en effet présent : quels moyens allons-nous continuer à consacrer pour les outils traditionnels de communication ? Les ONG ont toujours communiqué. L’enjeu n’est pas de soudainement commencer à communiquer grâce au digital. Les méthodes traditionnelles de communication ne sont pas exemptes de tous défis ou de toutes critiques ; et on ne peut pas continuer à s’emparer de nouveaux outils sans en laisser tomber des anciens. Si nous investissons dans le digital, nous devons soit injecter des ressources supplémentaires, soit faire des choix. Il faudra peut-être arrêter de cumuler de nouvelles voies avec des anciennes, et peut-être même faire le deuil de certains axes pour pouvoir en créer d’autres. Cette réflexion mérite d’être menée et peut amener à des choix qui peuvent s’avérer de qualité. Je fais allusion à certaines décisions courageuses dans le chef de certaines ONG, notamment chez SOS Faim : elles ont permis de reformuler les outils de communication en termes de fréquence de parution.

Quand je suis arrivée à la DGD, au début des années 2000, une évaluation sur la qualité ou l’impact des publications des ONG venait d’être publiée avec, en filigrane, la question de la pertinence de la poursuite de leur financement.
Les ONG néerlandophones se sont mises ensemble et ont créé MO Magazine, avec un impact espéré beaucoup plus fort en faisant distribuer MO largement et avec la presse grand public.

L’impact d’une telle revue MO Magazine n’est pas forcément meilleur ou plus grand .... en tous cas ce n’est pas certain que ça ait plus d’impact que la diversité de revues d’ONG francophones ...

Oui, mais je continue à croire que le fait de se mettre ensemble pour lancer MO Magazine était une stratégie courageuse : on en entend parler plus que des publications d’ONG. Je considère également, par exemple, que SOS Faim a procédé au bon choix en réduisant la fréquence de leur publication « Défis- Sud », de produire des numéros plus denses et plus épais et conséquents qui focalisent l’attention en analysant une problématique en profondeur.

Par contre, j’ai des doutes concernant certaines publications d’ONG francophones. Je me pose également des questions sur des revues telles que « Antipodes » : j’ai l’impression que ça part dans tellement de sens dans les différents numéros que je ne vois pas clairement de fil rouge entre eux. La question de la version papier est également une vraie question. Par exemple, parlons du présent numéro abordant le « digital » : comment pourra-t-il arriver soudainement entre les mains de personnes intéressées par ce sujet ? comment seront-elles informées de la publication de ce numéro ? Alors que, par exemple, une publication en digital pourrait toucher plus facilement des réseaux intéressés par la thématique (en étant plus facilement partageable et partagée). Ces questions rentrent totalement dans les préoccupations liées au digital.

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[2Un bekende Vlaming ou BV (pour « Flamand connu », en néerlandais) est une personnalité extrêmement connue en Flandre (en Belgique). Dans beaucoup de cas, leur popularité ne dépasse pas les frontières de la Flandre, mais certains BV ont acquis une renommée mondiale (Wikipédia).