Que sait-on des Gens du voyage et autres Tsiganes ? Fort peu de choses, il est vrai…
Que sait-on des Gens du voyage et autres Tsiganes ? Fort peu de choses, il est vrai… Ces populations sont apparues assez tardivement dans l’histoire des sociétés humaines. Tout au moins si l’on se réfère aux traces documentaires laissées par les peuples qu’ils ont côtoyés et dans lesquels ils se sont, parfois non sans mal, insérés. En Belgique, comme dans bien d’autres pays, ils sont vus comme des gens de passage, des Européens de l’Est marginalisés, des asociaux, des nomades ou tout simplement des étrangers qui errent d’un lieu de halte à l’autre, sans but précis, dont l’existence est napée de mystère. L’image qu’ils offrent encore aujourd’hui reste celle des bohémiens et romanichels de jadis, ces itinérants qui arpentaient sporadiquement les routes caillouteuses de nos contrées en roulottes mais qu’aucun autochtone n’aurait perçu comme composante intrinsèque de son terroir. C’est pourtant dans ce contexte que les Gens du voyage n’ont cessé de développer leurs propres sociétés, faites de relations matrimoniales et de rencontres répétées, de coutumes et de valeurs singulières, d’emprunts aux sociétés rencontrées et d’un sentiment d’appartenance fort.
DÉNOMINATIONS
Les Gens du voyage, ou plutôt les Roms, les Manouches ou Sinti, les Gitans, les Yéniches et autres Voyageurs, comme ils se dénomment eux-mêmes ne sont pas très nombreux en Belgique. Ils forment une population difficile à estimer parce que certains d’entre eux ne font que passer dans le pays (même s’ils y reviennent souvent) et que beaucoup d’autres cherchent surtout à se faire oublier. Et puis, quels critères adopter pour les compter et éventuellement les distinguer les uns des autres ? Les chiffres qui concernent la population de nationalité belge d’origine itinérante tournent autour de douze à quinze mille personnes réparties en quelques groupes différenciés par la variété de leurs formes d’insertion locale, leur culture et leur expérience historique. Mais, il ne s’agit là que d’une évaluation qui ne change guère depuis près d’un demi-siècle. Le nombre des Roms arrivés d’Europe de l’Est depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et, plus récemment, depuis la chute des régimes communistes, pourrait osciller entre 20000 et 25000 personnes, sans doute davantage. Là encore, nous ne disposons pas de statistiques fiables et les chiffres avancés sont totalement invérifiables (on parle par exemple de plus de 40000 Roms d’origine albanaise dans la région d’Anvers).
Les dénominations auxquelles il est fait généralement référence pour désigner les Gens du voyage et les Roms de l’Est entretiennent un manque de clarté. Elles ont souvent un point commun : la stigmatisation de gens qui bougent, de personnes qui vivent à la marge, d’individus qui ne sont pas du coin. Pourtant, ces populations forment des communautés présentes en Europe depuis des siècles. Quelques-uns des noms qui leur ont été donnés renvoient d’ailleurs à des contrées que leurs ancêtres ont dû fréquenter dans le passé. Le terme « Bohémien » évoque le passage par la Bohème, au début du XVème siècle, de familles qui provenaient de Moldavie et de Valachie. Dans plusieurs pays européens, ces mêmes itinérants ont été désignés comme « Égyptiens » (d’où découlent les termes « Gitans » et « Gypsies ») parce que certains parmi eux se prétendaient originaires de "Petite Égypte" - un territoire fertile situé dans le Péloponnèse, au sud de la Grèce. Là-bas, ils avaient été pris pour des Atsingani (d’où « Tsiganes »), du nom donné par les autochtones à une secte d’Asie mineure qui pratiquait les arts divinatoires et la musique. Ce sont ces communautés ainsi dénommées qui apparaissent dans nos régions aux alentours de 1420. Il faudra du temps pour que l’on reconnaisse qu’une partie importante des Gens dits du voyage se distinguent par l’usage d’une langue propre, la romani shib (la langue romani) ; une langue issue du sanskrit et offrant un grand nombre de similitudes avec les langues parlées actuellement dans le nord-ouest de l’Inde. Le terme « Romanichel » dériverait d’une déformation de l’expression "Romane chave" qui désigne les "Enfants des Roms", dans la langue romani.
Les termes « Tsigane » et « Voyageur », parfois utilisés comme synonymes, servent souvent à désigner les deux grandes composantes ethniques qui constituent l’ensemble des groupes dits nomades ou d’origine nomade en Europe. Les Tsiganes, originaires du nord-ouest de l’Inde se subdivisent en plusieurs groupes dont, parmi ceux qui vivent en Belgique et dans les pays voisins ou qui circulent sur le territoire belge, les Manouches ou Sinti, les Roms et les Gitans. Les Manouches (du sanskrit « Manusha » : homme libre) descendent des premiers Tsiganes implantés en Europe occidentale dès le début du XVème siècle ; leur culture est très largement influencée par les pays de langue germanique ou par l’Italie du Nord où leurs ancêtres vécurent longtemps, ainsi que par les cultures des populations flamandes et francophones parmi lesquelles ils se sont insérés aujourd’hui. Les Roms (terme qui désigne l’homme marié dans la romani shib) sont, quant à eux, arrivés en plusieurs vagues migratoires de l’Europe centrale et orientale. Dans nos régions, il est d’usage de distinguer parmi eux, ceux dont la présence remonte à la fin du XIXème siècle, les Roms belges, de ceux qui sont apparus à partir de 1960 et de tous les groupes arrivés plus récemment dans le contexte des guerres en ex-Yougoslavie ou de la chute du Mur de Berlin. Moins représenté chez nous, le troisième groupe, celui des Gitans, est très marqué par la culture ibérique.
Les Voyageurs (également appelés Yéniches, notamment lorsqu’ils proviennent d’Allemagne rhénane, de Lorraine ou d’Alsace), forment un deuxième ensemble, très composite, de familles issues de la société européenne et qui entretiennent parfois de façon très étroite des liens divers avec les Manouches mais aussi quelques Roms belges. Dans nos régions, la proximité entre les uns et les autres peut être telle qu’il est parfois vain de les distinguer. Notons d’ailleurs la propension d’un grand nombre de Tsiganes et de Voyageurs à se dire « Gitans », affirmant ainsi, non pas leur parenté avec le groupe qui se prénomme de la sorte, mais le souci de se distinguer plus radicalement de tous ceux qui n’appartiennent pas à l’univers des Gens du voyage, de tous ceux qu’ils nomment Gadjé (les « paysans ») dans la langue romani. Quelques personnes, plus politisées et désireuses d’affirmer leur appartenance à une nation propre se présentent comme Roms devant leurs interlocuteurs gadjé, qu’ils appartiennent ou non à une famille de ce nom.
La précision des catégories ethniques que nous venons de présenter ne doit donc pas faire illusion. Plutôt que désigner des groupes à peu près hermétiques les uns à l’égard des autres et l’ensemble de ceux-ci bien démarqué de la société des Gadjé, il faudrait plutôt partir de ce qui est au cœur des communautés qui forment les sociétés des Gens du voyage, des familles articulées autour de liens de parenté qui durent mais se modifient aussi au cours du temps, pour comprendre que les Gens du Voyage ne se réduisent pas à ces catégorisations. Ainsi, par exemple, les Roms qui ont établis des liens durables avec la Belgique depuis le XIXème siècle forment-ils une communauté dont les gens se marient plutôt entre eux. Bien qu’originaires de Roumanie comme ceux qui sont apparus dès les années 1990, ils ne sont pas du tout enclins à s’unir avec ces derniers et ils leur préfèrent des unions avec les Manouches de Flandre ou d’autres Roms originaires des pays voisins, voire de Tchéquie. Même si les uns et les autres obtiennent, ou ont obtenu, la nationalité belge, on ne peut donc pas dire qu’ils forment un groupe unique et on ne peut pas les confondre. Des mouvements analogues sont repérables chez les Manouches et les Voyageurs ou les Yéniches. Les contours des communautés varient donc au fil du temps. Des liens familiaux peuvent être entretenus par-delà les frontières ou disparaître progressivement, des liens locaux nouveaux peuvent apparaître ou se dissiper en fonction des intérêts, des expulsions ou simplement du seul fait des rapports humains.
UN RAPPORT AU TRAVAIL INSOUPÇONNÉ
La diversité que l’on remarque parmi les Gens du voyage (ou plutôt, des Roms, des Manouches et des Voyageurs) doit donc inciter à la prudence lorsqu’il s’agit de donner des informations à caractère général. C’est le cas de tout ce qui ramène à la question du travail. En Belgique, il y a parmi eux des chauffeurs de taxi, des médiateurs sociaux, des musiciens, des luthiers, des commerçants qui font les marchés, des ouvriers, des maçons, des peintres en bâtiment, des chineurs, des ferrailleurs, des récupérateurs d’objets divers, des brocanteurs, des vidangeurs de citerne, des mendiants, des petits délinquants. Et la liste n’est pas close. Certaines de ces activités sont plutôt réservées à des communautés précises et il n’est pas question de les généraliser. Ainsi, certaines familles roms originaires des Balkans se sont-elles spécialisées dans la mendicité sur la voie publique. Des Manouches et des Voyageurs sont-ils devenus forains. Des Roms belges sont-ils passés du maquignonnage à la vente de voitures d’occasion, des Roms ex-Yougoslaves se sont-ils engagés dans la restauration ou dans des entreprises de nettoyage de bureaux. Néanmoins, dans la mesure où un grand nombre de Roms, de Manouches et de Voyageurs déploient leurs pratiques économiques dans le cadre de déplacements quotidiens ou saisonniers toujours d’actualité ou, peut-être davantage encore, dans un contexte historique et familial qui a été marqué par le nomadisme et qui reste lié à la mobilité, il est possible de cerner un certain nombre de traits caractéristiques de leurs activités de production et, partant, d’aborder en nuance leur place actuelle au sein de l’économie globale. Même s’ils n’en ont pas toujours le statut juridique, nombre de Tsiganes et de Voyageurs sont des travailleurs indépendants, maîtres de leur temps de travail, qui se déplacent vers une clientèle temporaire établie dans quelques communes d’une grande ville, dans quelques villes et villages, dans quelques provinces, en quête de revenus rapidement disponibles. C’est ce qui a expliqué les déplacements d’un grand nombre de familles tsiganes au cours des siècles passés, circulant d’une zone de clients ponctuels à l’autre.
Partant de là, les Tsiganes et Voyageurs auraient certains atouts tels la capacité de déployer une polyvalence élémentaire, la faculté de négocier des biens ou des emplois multiples, une flexibilité sociale permettant de faire face aux besoins d’une clientèle diversifiée. Cette flexibilité joue pleinement dans les relations de travail entre partenaires, selon des modalités qui vont de l’association temporaire entre des acteurs économiques égaux, souvent parents plus ou moins proches, à l’association quotidienne entre homme, femme et l’un ou l’autre enfant au sein d’un couple. Cela permet de faire face à une réalité changeante selon les opportunités rencontrées en « chinant » au jour le jour, en fonction des saisons ou des endroits visités. Toute une économie de redistribution s’articule autour de ces modalités de travail, intégrant des partenaires, socialement proches ou plus lointains (notamment des non-Tsiganes), perceptible selon les cas autant sur le plan local qu’à l’échelle internationale. C’est également au sein des réseaux relationnels tissés entre ces partenaires que circulent des pratiques innovantes, des savoirs faire et leur apprentissage. Longtemps, cette dynamique a été liée aux déplacements quotidiens de familles entières. Aujourd’hui, sous l’impulsion de facteurs divers tels la raréfaction des lieux de stationnement autorisés, la sédentarisation ou l’usage de moyens de locomotion plus performants, la prospection économique se fait soit dans les villes où l’on est installé, soit dans des zones de plus en plus éloignées des endroits où vivent les familles. De même, la pression croissante d’une législation restreignant l’accès à l’exercice de certains métiers pousse de facto nombre de Tsiganes et de Voyageurs dans l’illégalité.
UNE MOBILITE QUI SE TRANSFORME
De fait, le mode de vie des Gens du voyage va se transformer profondément à partir de 1945, sous l’influence des changements apparus à l’échelle de la planète. Le nomadisme va faire l’objet de politiques répressives dans les États gagnés au communisme après la Seconde Guerre mondiale. Là-bas, il sera même interdit dans le courant des années 50 et les Roms seront poussés à s’engager dans les entreprises industrielles et dans les fermes collectivisées. Ils bénéficieront aussi de programmes d’assistance et d’une éducation scolaire sans équivalent en Europe occidentale. Aujourd’hui, la plupart des Roms de l’Est font les frais de la transition des États d’Europe orientale vers le capitalisme. Ils vivent souvent dans de véritables bidonvilles, amas de maisonnettes croulantes et de blocs grisâtres d’habitations en béton, d’où émergent ici et là quelques pavillons mieux entretenus. Ce sont de véritables lieux de relégation où se concentre une population d’exclus économiques marqués pour un grand nombre par les signes d’un vieillissement précoce, les maladies de la peau et la lassitude. Les stigmates de l’isolement de ces populations sont nombreux : à l’éloignement spatial, à l’état déplorable de la voierie et au délabrement des bâtiments s’ajoutent souvent l’absence de tout raccord à l’eau, à l’électricité, l’absence de toute desserte par les transports publics, le bas niveau de l’école fréquentée par les enfants Roms. D’où leurs tentatives migratoires vers l’Occident et les va-et-vient entre les lieux d’origine et les endroits où ils parviennent à s’implanter.
En Europe occidentale, la vie des Tsiganes et Voyageurs autochtones s’est également transformée au cours des soixante dernières années. Les pratiques de déplacement se sont modifiées, avec l’adaptation des itinérants autant aux nouvelles conditions de vie rencontrées (l’urbanisation croissante de la société, l’allongement des étapes et l’accroissement des circuits économiques au départ d’un point fixe) qu’aux politiques en matière de stationnement (pénurie de lieux de halte, création d’aires d’accueil pour contrôler les nomades et leur donner le goût de la vie « stable » des sédentaires, etc ). Le nomadisme n’est plus guère visible qu’en quelques lieux. Encore le déduit-on souvent du seul attachement des Gens du Voyage à l’habitat nomade et non pas de la pratique effective d’un nomadisme quotidien.
DES AIRES D’ACCUEIL TROP PEU NOMBREUSES
Ces distinctions dans les pratiques de déplacement et de stationnement induisent tout un vocabulaire spécialisé pour en parler. Ainsi distingue-t-on les terrains de passage des terrains résidentiels. Les premiers sont destinés à l’accueil temporaire d’itinérants qui se déplacent en familles d’un lieu à l’autre. Ils devraient disposer d’une infrastructure sanitaire et spatiale digne de recevoir des familles nombreuses, appelées à vivre sur place le temps de travailler, le plus souvent comme artisans ou commerçants ambulants, et de développer une vie sociale entre les usagers. Ces aires d’accueil sont trop peu nombreuses ; on en dénombre une petite dizaine en Wallonie. Les terrains résidentiels sont, quant à eux, des endroits qui hébergent des familles toujours liées au voyage et qui tiennent à vivre par habitude culturelle dans un habitat mobile, mais qui ont tissé des liens économiques et sociaux étroits avec une localité ou une région. Ils sont essentiellement organisés en Flandre (une trentaine). Certains de ces terrains sont utilisés plus particulièrement par des familles semi-sédentarisées qui y prennent l’habitude d’hiverner avant de reprendre le voyage à la bonne saison. D’une manière générale, de plus en plus de familles apprécient cette façon de conjuguer culture et nécessaire adaptation aux réalités économiques et juridiques contemporaines. Nombre d’entre elles cherchent elles-mêmes des solutions qui vont dans ce sens. Mais nombre d’obstacles fonciers ou politiques rendent de plus en plus difficiles la réalisation d’un accueil adapté à cette manière de vivre.
Le nomadisme traditionnel disparaît un peu partout en Europe et la sédentarisation ou tout au moins une stabilisation de plus ou moins longue durée devient la règle, sous des formes diverses. En apparence tout au moins. Les Roms sédentarisés à l’Est de l’Europe bougent beaucoup aujourd’hui, en quête d’un lieu d’accueil ou d’un pays plus ouvert à leur égard, en quête de ressources et d’une citoyenneté qui leur sont refusées un peu partout. D’où la préoccupation pour ceux d’entre eux qui prennent la parole au nom de leurs groupes, de se présenter comme membres d’une nation sans territoire, ou tout au moins comme membres d’une nation européenne avant l’heure, revendiquant le droit de se déplacer autant que celui de s’installer, là où ils sont. Pour ceux qui, comme nombre de Manouches et de Voyageurs, n’ont pas quitté l’itinérance ou qui s’identifient toujours par référence au voyage, ces revendications prennent un tour particulier, se présentant comme l’expression d’un attachement très fort à la culture du déplacement, ou tout simplement comme la marque d’un mode de vie toujours attractif et fondateur d’identité.
OUVERTURES
On ne soulignera jamais assez comment, malgré une mise à l’écart presque systématique l’absence d’institutions communes et la dispersion géographique, les Gens du voyage (ou plutôt les Roms, les Manouches et les Voyageurs) résistent et se perpétuent. Un peu partout, et cela depuis des siècles, ils s’adaptent aux situations qu’ils rencontrent et témoignent ainsi d’une étonnante vitalité. Mieux, certains prennent l’initiative de l’innovation économique. D’autres s’intègrent dans les rouages des sociétés dans lesquelles leurs familles se sont installées, allant même jusqu’à contribuer au rayonnement du pays, de la culture, de la discipline artistique adoptée. Il faut remarquer combien cette immersion s’effectue aussi sans briser l’entretien d’une singularité culturelle. Profondément dialectisée, parfois réduite à l’état d’argot, la langue tsigane est vivante, partagée, vectrice de communication. Des traits culturels nouveaux sont adoptés, mais ils s’intègrent à un univers pétri de valeurs qui ne s’érodent guère (la famille, l’indépendance, l’honneur et le respect) où règne aussi un jeu de pressions sociales égalitaires. Les Tsiganes offrent ainsi un modèle d’insertion, de réserve et de préservation, très largement méconnu par ceux qui les environnent mais qu’un contexte trop souvent marqué par le rejet ne pousse pas non plus à la démonstration. Les Gens du voyage ne forment pas une société archaïque, inexorablement voués à un malheureux destin d’exclus. Ils constituent un univers aux contours profondément flexibles, qui ondulent au gré des sollicitations extérieures ; un univers partiellement imbriqué dans les sociétés dites majoritaires, un refuge et une pépinière.
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