Le marketing traditionnel ne fonctionne pas sur les réseaux sociaux

Mise en ligne: 19 septembre 2013

Simon Blackley, interview sur Twitter, propos recueillis par Antonio de la Fuente

L’interview se déroule sur Twitter (140 caractères maximum par message), en direct, et peut être suivie par les presque mille abonnés au compte de Simon Blackley et les 190 du compte d’ITECO et, dans l’absolu, par tout un chacun, étant donné que tout ce qui circule sur Twitter ressort du domaine public.

Simon, tu es expert en communication et actif sur Twitter. Depuis quand ?

Simon Blackley : Il n’y a pas d’experts ! Je suis dans la communication depuis 21 ans et sur Twitter depuis mars 2010.

Pourquoi as-tu choisi Twitter plutôt qu’un autre média ?

SB : Twitter donne toutes les possibilités des médias sociaux - partage d’information, construction de réseau - dans une forme très simple.

Comment vois-tu Twitter et les réseaux sociaux ?

SB : Je vois les réseaux sociaux comme une évolution des comportements de la société humaine qui existe depuis 50 mille ans.

Le nombre d’abonnés à Twitter a doublé depuis 2010. A présent 72% des personnes connectées sur internet sont sur des réseaux sociaux... Penses-tu que cette progression va se poursuivre ?

SB : Bien sûr, ça va continuer. Demander, raconter, partager, aider, c’est instinctif.

A ce propos, est-ce que Twitter, au vu de ses « Tendances globales », n’est pas trop axé sur le monde occidental ?

SB : Au contraire, il nous permet d’établir des liens mondialement. Vu de loin, Twitter se préoccupe uniquement de Lady Gaga. Mais en fait, on choisit son réseau.

Twitter, ne sert-il pas à commenter la réalité médiatique (le fameux « deuxième écran ») plutôt que la réalité tout court ?

SB : Le« deuxième écran » n’est qu’un mode parmi des centaines de modes d’utilisation de Twitter.

Autrement dit : La réalité médiatique est plus présente sur Twitter que la réalité « non médiatique ». Non ?

SB : Pas du tout dans mon activité Twitter. Parmi les milliers de conversations qui existent sur Twitter, je ne suis que celles que j’ai choisies de suivre.

OK, allons-y pour le bon côté : Twitter ouvre et expose des espaces de pouvoir relativement cloisonnés au regard extérieur...

SB : Il permet aussi des échanges rapides et ouverts entre amis, collègues, partenaires, tous ceux qui s’intéressent à un thème commun. Selon moi, pour ITECO et d’autres ONG, on peut regarder Twitter comme un outil pratique plutot que comme un phénomène sociologique.

A ce propos, que penses-tu de la présence et de l’activité des ONG sur Twitter ?

SB : C’est une grande opportunité pour les ONG -s’entraider, cibler leurs audiences, trouver de nouveaux champs d’action- mais elles n’exploitent pas suffisamment Twitter.

Tu veux dire que les ONG sont peu présentes et peu actives sur Twitter...

SB : Il y en a plein. Mais j’ai l’impression que beaucoup des petites ONG n’ont pas encore découvert la force de l’outil. A ITECO, vous êtes en avance !

Oui, mais j’ai l’impression que la plupart des ONG utilisent Twitter uniquement pour promouvoir leurs activités. Non ?

SB : Dans les comptes Twitter des organisations peut-être. Mais les choses intéressantes passent souvent par les personnes qui travaillent dans les ONG.

Il faut donc distinguer, les comptes institutionnels des comptes personnels...

SB : C’est tout à fait juste. Mais les média sociaux sont ...sociaux. Il vaut mieux être personnel, authentique, sociable, même sur les comptes institutionnels.

En cela, les ONG sont comme tout le monde...

SB : De plus en plus on se rend compte que le marketing traditionnel ne fonctionne pas très bien dans les réseaux sociaux.

L’affirmation de Simon Blackley sur le mauvais fonctionnement du marketing traditionnel dans les réseaux sociaux fait réagir. Des personnes qui suivaient l’interview sans intervenir jusque là posent des questions :

@TBilesimo : Qu’appelez-vous « marketing traditionnel » ?

@RevezNexus : Le spam ?

SB : La vente pure et dure. Le webmarketing suit les mêmes stratégies que le marketing traditionnel. Et cela ne marche pas. Je conseille à mes clients d’utiliser les médias sociaux pour écouter leurs clients, répondre à leurs questions, et les aider.